Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME.
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---> le 04.03.07
PRESIDENTIELLES 2007 : De nouveaux électeurs français.
Où iront les voix BBB (Blancs-Blacks-Beurs) ? Après des années de non inscription ou d’abstention, resteront-elles des SDI - Sans Domicile Idéologique - ?
Le dernier des artistes qui enfonce encore plus bas le bouchon, le groupe musical Trust. Il intitule « Soulage-toi dans les urnes » son dernier album et entame une tournée. D'autres aussi, se sont depuis alignés dans cette trajectoire. L’exhortation de la sorte au scrutin est rarissime, fait singulier d’appeler ainsi, à travers le titre d’une œuvre, à la participation aux élections. Ce collectif est répertorié parmi les faiseurs d’un rock sulfureux qui lui a déjà valu des déboires d’avoir déranger l’establishment allergique à l’expression peu conformiste. Il s’obstine dans son style engagé, au verbe acerbe et de poétique du rap, en adhère ouvertement à l’idée en vogue, qu’en élisant les jeunes oubliés des listes, pèseront sur d’abord leurs sorts et le cours des choses qui les environnent.
Dès l’insurrection banlieusarde d’octobre 2005, suite à la carbonisation de 2 mineurs dans un transfo d’EDF -une « Karchérisation » dont se plaît le candidat qui se place à faux de la droite chiraquienne à la recherche de s’humaniser et de ratisser dans l’égalité des chances-, les appels aux inscriptions dans les listes électorales se sont multipliés. Djamel Débouze puis Joyé Star se sont relayés à grandes pompes, en plein sédition pour dissuader le vandalisme, et les premiers à mobiliser vers le sens d’investir les mairies pour figurer sur les index du corps électoral.
D’autres nombreux, de l’acabit « pipole », exécutant cette parade incitative ont joué directement la carte de soutien à un candidat. Bien des têtes, de ce monde merveilleux des idoles pour lequel la jeunesse succombe, sont encore allées plus loin. La dernière en date, la visite étonnamment impromptue de l’humoriste Dieudonné à une journée du Front National. Et avant lui, ont été vus Johnny Hallyday et Doc. Génico dans les préparatifs de l’investiture de Nicolas Sarkozy pour le compte de l’UMP.
Unanimement la classe politique française s’est alarmée, depuis quelques années, du désintéressement peu anodin à la vie politique. L’apport des politiciens à la recommandation de pousser les insurgés, qui selon certains sociologues qui n’ont pas vu mort d’humains, ces jeunes se révoltent pour leur économie souterraine. Comme ferait un industriel pour appâter les consommateurs à son produit, « votez pour moi » est de mise. Pur clientélisme ! Or la croyance commune est, pour influer le destin commun et le sort de chacun, la nécessité d’ardeur de l’administré à la chose politique est un reflet perceptible de considération à sa propre citoyenneté. Le débat sur l’autre histoire du vote des étrangers, payant des impôts pareillement aux autochtones, déjà pratiquée pour des élections locales dans certains pays voisins, est passé au désenchantement. C’est peut-être les sondages d’opinions qui illusionnent, tel que d’habitude du défaut qualitatif purement hexagonal quand il s’agit de prévisions fondées sur des enquêtes aux panels trompeurs.
L’actuel secrétaire d’Etat, Azouz Begag dont on connaît une approximative neutralité idéologique et même une habilitation gauchisante qui l’a déçue, selon ses propos, s’enthousiasme plus que d’autres à cette donne de faire voter les « BBB ». Son appartenance à l’actuel exécutif gouvernemental laisse peu de doute sur sa réelle sensibilité, et sa mission le pousse certainement à rimer avec l’appel visant à juguler les sporadiques et cycliques violences. Quand on vote les convoitises et les égards n’y manqueront pas de vous lorgner.
A 3 semaines de la clôture, environ 300 associations dont les noms résonnent dans le genre « Respect » ou « Halte au feu », mettent les bouchées doubles à travers toute la France, sans donner une consigne de vote, pour le plein des inscriptions. Des étudiants de science-po, surtout ceux issus des quartiers dits « sensibles » de leur côté, se déploient avec la même verve dans la capitale et sa proche banlieue.
Selon le recensement officiel, ces voix représentent un peu plus de 3% des votants. Mais le destin, aucun par le passé, qu’elles ont ces quotas de suffrage, reste un mystère. Les observateurs pensent les retrouver, en avril 2007, à gauche et même dans le sillage du camp anti-libéral qui a ébranlé la vision préétablie d’approbation de la constitution européenne. A moins de demeurer des expressions « SDI » Sans Domicile Idéologique, elles ont vocation de donner des réflexes inaccoutumés de ne plus compter parmi les abstentions.
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