Voici un article pour ce TGV qui va amener à l'Alsace et la Lorraine une meilleure circulation entre Strasbourg et Paris. Ainsi que Paris et peut-être Bucarest. De nouvelles perspectives pour tous car gain de temps.
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Le TGV Est inauguré
La Ligne à grande vitesse (LGV)-Est est inaugurée jeudi à grand spectacle, marquant la fin de cinq ans de travaux pharaoniques pour construire 300 nouveaux kilomètres de voies.
Après de longues années d'attente, les habitants des principales villes de l'Est de la France vont considérablement se rapprocher de Paris. Le 10 juin prochain, date de l'ouverture commerciale de la ligne, la capitale ne sera plus qu'à 2h20 de Strasbourg, 1h30 de Nancy ou encore 45 minutes de Reims, contre respectivement 4h, 2h45 et 1h35 aujourd'hui.
Le TGV-Est qui roulera à une vitesse supérieure de 20 km à celle des TGV existants rayonnera également au-delà des frontières françaises. Grâce aux 30 à 40% de gains de trajet réalisés dans l'Hexagone, Luxembourg-ville se retrouvera à 2h05 de Paris, Francfort à 3h50 - à partir de décembre - et Munich à 6h15.
"Quelque 37 millions d'Européens sont concernés. Un réseau de relations à grande vitesse se met en place avec tout le reste de l'Europe", se réjouit Alain Le Guellec, le directeur du TGV-Est européen de la SNCF, pour qui cette "révolution des transports" engendrera un "saut de trafic important", de l'ordre de 65%, à l'horizon 2011. Les objectifs de la SNCF sont à la mesure des travaux entrepris.
Les 78.000 tonnes d'acier utilisées pour les rails permettaient de construire "huit Tour Eiffel", évalue Hubert du Mesnil, président de Réseau ferré de France (RFF), maître d'ouvrage de la ligne. Les 64 millions de mètres cube de terre déblayés depuis le début des opérations à l'été 2002 correspondent à "neuf fois les volumes extraits du tunnel sous la Manche", poursuit-il. Près de 300 archéologues se sont en outre relayés sur le chantier, déterrant 400 sites datés de l'époque de Neandertal (vers -80.000 ans) à la guerre 1914-18.
"La LGV-Est est une superbe aventure technique, humaine et commerciale", résume Alain Le Guellec. "Mais sera-t-elle rentable ? C'est une autre question", note-t-il. Car si la construction d'une seule traite de 300 km de ligne à grande vitesse est une première, la facture, près de 4 milliards d'euros, selon RFF, partagée entre 22 financeurs - dont 15 collectivités territoriales - est à l'image du gigantesque chantier. Ce coût aura une répercussion sur le prix des billets. "Il faut bien que nous payions nos investissements", justifie M. Le Guellec, ce qui n'empêche pas usagers et collectivités de hausser le ton.
La polémique devrait toutefois être mise en sourdine le 15 mars prochain, jour d'inauguration de l'infrastructure. Parti à 16h de Paris, le ministre des Transports Dominique Perben voyagera à pleine vitesse jusqu'au viaduc de Jaulny (Meurthe-et-Moselle), après un arrêt en gare Champagne-Ardenne. Le président Jacques Chirac ne devrait finalement pas être de la fête, à la grande déception de la population locale.
Le baptême de la LGV sera ponctué d'un spectacle pyrotechnique inédit. En une dizaine de minutes, le plus long et le plus rapide feu d'artifice du monde parcourra les 300 km de la ligne à une vitesse de 5.400 km/h, comme un prélude au record de vitesse sur rail que tentera de battre un TGV-Est début avril. La première phase de la ligne, entre l'Ile-de-France et la Lorraine, devrait être suivie par une seconde, permettant de réaliser 100 km de voies nouvelles supplémentaires entre Baudrecourt (Moselle) et Vendenheim (Bas-Rhin) à l'horizon 2015. Strasbourg ne serait plus alors qu'à 1H50 de la capitale.