Sur les méthodes de Sarkosy, d'Azouz Begag, ancien ministre, c'est édifiant...
Lorsqu'ils ont eu connaissance du manuscrit d'Azouz Begag, Dominique de Villepin et Jacques Chirac ont pris la mesure du problème. Le ministre de la promotion et de l'égalité des chances y décrit en détail comment l'ex-ministre de l'intérieur avait menacé de "lui casser la gueule". Comment le premier ministre a dû plier devant lui. En somme, comment Nicolas Sarkozy a imposé ses méthodes et sa politique au gouvernement. Pire, le livre d'Azouz Begag, édité par Fayard, est tout bonnement intitulé Un mouton dans la baignoire, en référence à une phrase de l'ancien ministre de l'intérieur fustigeant les pratiques supposées des musulmans.
Le président et le premier ministre ont donc demandé à Azouz Begag de renoncer à son livre ou, au moins, d'en différer la sortie. Las, l'éditeur avait déjà imprimé et acheminé le livre vers les librairies, et Marianne, qui doit en publier les bonnes feuilles, samedi 7 avril, déjà bouclé. Le ministre a donc dû renoncer à son poste, jeudi 5 avril, afin de "retrouver sa liberté de parole". Et de ne pas mettre MM. de Villepin et Chirac en porte-à-faux. A partir de mercredi 11 avril, le livre sera donc en librairie et Azouz Begag en campagne... pour François Bayrou.
"SÉMANTIQUE GUERRIÈRE" DE NICOLAS SARKOZY
Lundi, M. de Villepin, interrogé sur le choix de M. Begag et du ministre de la recherche, François Goulard, de soutenir M. Bayrou, avait défendu ses deux fidèles d'un mot : "Le gouvernement n'est pas une caserne." Mais le livre de M. Begag va bien au-delà. Docteur en sciences économiques et sociologue d'origine algérienne, élevé dans un bidonville de la région lyonnaise, Azouz Begag, 50 ans, n'a cessé de se heurter au ministre de l'intérieur, notamment sur l'immigration. Regrettant la "sémantique guerrière" de Nicolas Sarkozy, M. Begag a toujours refusé publiquement que ce dernier prenne les immigrés comme "boucs émissaires". Et répétait encore en octobre 2006 : "Il ne faut pas dire aux jeunes qu'ils sont des racailles, il ne faut pas dire aux jeunes qu'on va leur rentrer dedans. Il faut y aller avec la volonté d'apaiser."
Malgré un certain humour - "Je ne suis pas l'Arabe qui cache la forêt", a-t-il souvent affirmé -, Azouz Begag a fini par se marginaliser au sein du gouvernement. Ministre de la société civile n'ayant pour appui que M. de Villepin, le ministre de la promotion et de l'égalité des chances est vite devenu la bête noire des sarkozystes. Mettant en oeuvre la loi sur l'égalité des chances quand M.Sarkozy prônait la discrimination positive, M.Begag a dû affronter les demandes de démission des amis du ministre de l'intérieur d'alors. Ce dernier a pris soin de ne jamais le contacter avant ses déplacements en banlieue. Hier, apprenant sa démission, M. Sarkozy s'est contenté d'ironiser : "Donc, il va parler... Voilà une bonne nouvelle !"
Donc, si Sarko est tyrannique, normal que Cécilia se soir rebiffée et qu'elle ait refusé de voter !
Marie-Thé.