Voici la bonne nouvelle du moment en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique ! Bruxelles veut réduire drastiquement le niveau autorisé des émissions des voitures vendues OU importées dans l'UE . Autant dire que cela fait grincer des dents chez les constructeurs
AFP wrote:
//L'UE veut contraindre l'industrie automobile à réduire les émissions de CO2 des nouvelles voitures
BRUXELLES (AP) - La Commission européenne a présenté mercredi ses propositions pour forcer les constructeurs automobiles à réduire les émissions de C02 d'ici 2012 pour les voitures neuves vendues dans l'Union européenne.
Ce plan, vivement contesté par l'industrie automobile, envisage de limiter ces émissions à 130 grammes de C02/km, pour les véhicules neufs ou importés, contre environ 163 aujourd'hui. Il préconise une utilisation accrue des biocarburants et des progrès techniques en matière de pneumatique, climatisation et boîte de vitesse afin de réduire encore les rejets pour atteindre l'objectif de 120 grammes.
La nouvelle stratégie vise à s'assurer que l'UE remplit ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre prévus par le protocole de Kyoto, souligne la Commission dans un communiqué. Elle permettra à l'Union d'atteindre l'objectif visant à "limiter les émissions moyennes de CO2 à 120 grammes au kilomètre d'ici 2012, soit une réduction de 25% par rapport aux niveaux actuels", affirme-t-elle.
"Cette stratégie est l'approche la plus ambitieuse au monde en faveur du développement d'une économie produisant peu de carbone", a assuré le président de la Commission, José Manuel Barroso. Selon lui, le plan de la Commission nécessitera des "efforts", mais offrira également des "opportunités énormes" à l'industrie automobile européenne.
Celle-ci représente 3% du PIB européen et 7% de l'emploi dans le secteur manufacturier. "Les industries automobiles européennes sont au coeur de nos économies", souligne M. Barroso. "En relevant le défi du changement climatique, elles préserveront et amélioreront leur compétitivité à long terme."
Le ministre allemand de l'Environnement Sigmar Gabriel s'est félicité pour sa part de la fixation de cet "objectif ambitieux, grâce auquel l'Europe deviendra une pionnière mondiale". Il a dit espérer que les Vingt-Sept se mettent d'accord sur ce plan d'ici juin et la fin de la présidence allemande de l'Union.
Selon la Commission, le nouveau plan, qui devrait conduire à une augmentation du prix des voitures pour le consommateur, est nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique. "Gagner la bataille pour prévenir un changement de climat dangereux (...) nécessitera des réductions de gaz à effet de serre très substantiels", explique le commissaire à l'Environnement Stavros Dimas.
Le projet devrait augmenter "considérablement" les coûts de fabrication des voitures, a reconnu le commissaire à l'Industrie Günter Verheugen, exhortant les pays de l'UE à encourager l'achat de véhicules plus écologiques via des aides et une fiscalité avantageuse. Les coûts supplémentaires "seront plus que compensés par le fait que les voitures consommeront moins de carburant", a-t-il assuré.
Les constructeurs s'étaient entendus avec la Commission il y a neuf ans pour une réduction volontaire des émissions des voitures neuves à 140 grammes de CO2/km d'ici 2008. Mais un an avant l'échéance, la moyenne actuelle s'élève encore à 163 grammes.
Les constructeurs assurent avoir réduit les émissions de près de 13% et expliquent qu'ils n'atteindront pas l'objectif fixé à cause de la faiblesse de la demande pour les véhicules les plus économiques. La Commission estime toutefois qu'ils ne sont pas allés assez loin, et son nouveau projet prévoit cette fois des limites contraignantes sur les rejets de CO2.
Les rejets de dioxyde de carbone du transport routier ont progressé de 22% depuis 1990. Les voitures et les camionnettes représentaient 14% des émissions de CO2 dans l'UE en 2004, selon l'Agence européenne pour l'environnement.
L'industrie automobile estime que le projet est trop contraignant et injuste, soulignant que d'autres secteurs doivent également jouer un rôle dans la réduction des émissions de CO2. Les constructeurs ont prévenu que des mesures obligatoires pourraient les contraindre à fermer des usines et à supprimer des emplois.
Le projet est "déséquilibré et nuisible" à l'économie européenne et constitue une menace pour 12 millions d'emplois, estime l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) dans un communiqué.