Aucune bactérie capable de se développer dans un environnement contaminé par l'arsenic n'avait été à ce jour complètement caractérisée. Cependant, une équipe du Laboratoire de génétique moléculaire, génomique et microbiologie (CNRS – Université Strasbourg 1), en collaboration avec des scientifiques du Groupement de recherche 2909, a étudié en profondeur le génome de la ß-protéobactérie Herminiimonas arsenicoxydans. L'analyse génomique de ce microorganisme, complétée par de nombreuses expériences, a révélé chez cette bactérie des comportements inattendus face à un milieu pollué à l'arsenic
Trouver des moyens de préserver un environnement naturel d'une contamination par l'arsenic, en particulier les eaux souterraines et l'eau distribuée au robinet, représente pour le CNRS un important défi pour les sociétés modernes. Or la bactérie H. arsenicoxydans présente
>> la capacité de mettre en oeuvre des réactions d'oxydoréduction vis-à-vis de ce métalloïde et, en particulier, de le faire passer de son état le plus toxique As [III] à sa forme oxydée, beaucoup moins mobile et toxique As[V].
>> D'autre part, en plus de ces multiples processus biochimiques, H. arsenicoxydans présente un chimiotactisme positif, c'est-à-dire que cette bactérie est attirée et se déplace d'elle-même vers les milieux riches en arsenic.
>>Enfin, les scientifiques ont mis en évidence une capacité de séquestration de cet élément toxique au sein d'une matrice d'exopolysaccharides élaborée par la bactérie, ce qui rend cet élément beaucoup moins disponible et participe ainsi à la détoxication de l'environnement
Ce qui ouvre de nouvelles perspectives ainsi pour préserver un environnement naturel d'une contamination par ce métalloïde.